Chers brouteurs, je ne suis pas un garçon facile !

21 octobre 2013

Chers brouteurs, je ne suis pas un garçon facile !

Je ne suis pas un garçon facile. Mais alors pas du tout ! Je ne suis pas un « mougou » que l’on peut emballer facilement comme ça avec des histoires à l’eau de rose. Je suis peut être misérable mais la misère du Bantou que je suis est tout sauf intellectuelle et encore moins amoureuse.

arnaque

Des échos du chaba qui me parviennent depuis un certain temps font état de ce que des escrocs du net ont investi facebook, la cour commune du net, faisant ainsi du réseau social aux 800 millions utilisateurs un terrain de chasse mondiale. On les appelle « les brouteurs » et leur cible ce sont les personnes en mal d’amour. Ils ne broutent pas les marigots des filles mais les gars cherchent mieux encore. Que tu sois noir ou blanc, la couleur de peau ne fait aucune différence, seul compte la couleur des dollars, des euros ou encore des francs Cfa qu’ils te soutireront. Lorsqu’ils toquent ce n’est pas pour que tu leur ouvres ton cœur (on mange ça ?) mais plutôt ton portefeuille. Mais à vrai dire, moi je suis un Thomas né. Et comme ce dernier, disciple du pauvre Jésus-Christ, il me faut d’abord voir avant de croire. Et puis j’ai quand même raison. Sinon, à quoi me servent les deux gros yeux que Dieu m’a donnés à ma naissance ?

Ce qui est arrivé aux autres veut aussi à m’arriver…

Depuis une semaine je suis inondé de message provenant de belles filles africaines (j’aime les Africaines en passant !) qui déclarent me trouver charmant et veulent faire ma connaissance. La première Pepetua, une anglophone, me laissa ce message dans ma messagerie facebook: “Nice to meet you, My name is Miss Pepetua and i am contacting you for a sincere friendship,I will like you to contact me to my private email (perpetuafred@hotmail.com)for more introduction and more of my pictures. Yours new friend Peptua”. Puis ce fut au tour de Duw Favour  de m’écrire dans un français approximatif pour me dire que « je tombe sur votre profil aujourd’hui et je suis devenu l’intérêt pour vous, je voudrais que vous me répondez en arrière par email (favourduwana121 @ hotmail.com) Je vais envoyer mes photos et vous en dire plus sur moi, me souviens, la distance, la couleur, la religion, n’a pas d’importance dans toute bonne relation. Je vais apprécier votre réponse à question importante, je vous remercie ». Il y a eu aussi Angela Love, Fatou Sikosso et une certaine Catherine. Je me savais beau (quand je me regarde dans un miroir je suis davantage rassuré à ce propos) mais ce succès soudain auprès de la gent féminine m’inquiétait. Curieux et voulant avoir le cœur, je décide de répondre à l’une de mes admiratrices. Après tout juste une semaine d’échange assidu, elle me déclare sa flamme, et me demande de l’argent par la suite. Très vite j’ai eu un doute et lorsque j’ai tenté d’en savoir plus sur ma supposée admiratrice j’ai très vite découvert qu’elle avait non seulement volé les coordonnées qu’elle prétendait être les siennes, elle avait usurpé l’identité et les sois disant photos d’elle qu’elle affichait sur sa page. En réalité derrière les photos des ravissantes jeunes femmes tendres se cachent des individus habiles, des cyberescrocs.

article-blog-Scam
© www.internetsafetyproject.org

Les Brouteurs, nom qu’ont leur attribue, vivent au dépens des proies qu’ils arnaquent sur la toile. Les cybercafés sont leur Q.G, ils y passent toutes leurs journées. La pluspart de leurs  victimes sont européennes (faut croire qu’ils sont en mal d’amour chez les blancs !), célibataires ou divorcés qui recherchent désespérément une compagne. Le Nigeria a d’abord été l’épicentre de ce mal. Mais après la mise en place de la fameuse loi 419 dans ce pays, tous les brouteurs ont immigré en Côte d’Ivoire devenu aujourd’hui leur principale base arrière. Le pays des éléphants est la capitale de cette nouvelle forme de cybercriminalité qui a même eu le mérite d’inspirer la série Les Brouteurs.com du réalisateur Alain Guikou. Le fait est qu’en Côte d’ivoire il n’existe pas encore un cadre juridique pour qualifier ce délit. Et selon le rapport de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) de Côte d’Ivoire, pour la seule année 2012, on estime à 3 385 972 093 FCFA le préjudice financier causé par les brouteurs.

Face à la faible réponse juridique dans les pays africains, tout laisse croire que les brouteurs ont encore de beaux jours devant eux. Au grand jour, ils broutent en toute impunité, exhibent fièrement le butin issu de leurs nombreux forfaits. Chacun doit donc prendre ses précautions sur les réseaux sociaux. Car à vouloir trop d’amis virtuels, on choisit n’importe qui, on dessine le diable sur notre propre mur et on se livre parfois nous-mêmes aux brouteurs. Et comme on le sait si bien, la chèvre broute là où elle est attachée, mais tout brouteur vit aux dépens du naïf qui l’écoute. Le monde est formidable, alors vivons seulement !

A très bientôt pour d’autres échos du shabba.

Partagez

Commentaires

Bass
Répondre

Je confirme!
Je ne compte pas le nombre de messages de ce genre reçu dans ma boite. tchiééé! J'ai vite signalé à facebook qu'on me voulait du mal hein!
Dans des conditions de vie aussi difficile, les plus naïfs se feront vite dépouiller de leurs maigres restes en CFA.
Merci pour le billet

Chaud Gars
Répondre

Tu n'es pas un garçon facile hein?? Laisse le temps aux gars ils vont trouver ton code pin tu vas confirmer ici dehors. Mais c'est bien d'en parler car au moins tu donnes des infos à ceux qui ignorent tout de ce phénomène

Johnk176
Répondre

Howdy! This article could not be written any better! Looking at this post reminds me of my previous roommate! He constantly kept preaching about this. I'll send this information to him. Fairly certain he's going to have a good read. Thanks for sharing! aebacdbcgebg